À Maurice il y a une diversité d’élevages avec des industriels de la filière avicole, mais aussi une multitude de petits entrepreneurs, qui représentent entre 30 et 80 % de certaines filières. À ce sujet, Rocky Forget, Managing Director de Livestock Feed Limited (LFL), dit noter que les petits fermiers se professionnalisent et s’équipent graduellement pour répondre aux exigences du marché. Deux gros producteurs locaux évoluent sur ce marché, à savoir Livestock Feed Limited et Meaders Feeds. «Vu que le marché local ne connaît pas de croissance forte, nous devons constamment nous battre pour maintenir notre part de marché. Le secteur est très compétitif», soutient Rocky Forget.
«Des activités comme la production laitière, l’élevage de bœufs d’engraissement et l’aquaculture sont très prometteuses, mais elles prennent du temps à trouver un modèle de développement rentable. Il y a de plus une nécessité de professionnalisation et de réduction de main-d’œuvre. Et même si le marché ne se développe pas grandement en termes de tonnage, il connaît une évolution constante suivant les exigences de la clientèle. Cela représente un challenge permanent pour nos équipes car en plus de nos gammes traditionnelles, nous devons pouvoir répondre à des demandes pour des produits bio, à 100 % végétal, aux normes EU, etc.», observe Rocky Forget.
À LFL, tous les produits sont regroupés sous la marque LFL. La seule exception étant les produits pour chiens, qui sont commercialisés sous les marques Waggo, Pongoet Vital. La majeure partie de ses matières premières sont principalement importées de l’Amérique du Sud et de la France. En 2014, l’entreprise a produit plus ou moins 150 000 tonnes sur ses trois sites de production. Et en 2015, LFL prévoit une hausse de plus oumoins3 %. «Nous exportons régulièrement dans la région ; depuis plus de vingt ans vers les Seychelles, les Comores, Madagascar, Rodrigues et, depuis plus récemment, nous exportons aussi vers l’Ouganda et le Zimbabwe. Environ 15 % de notre production est exportée, notre objectif étant d’atteindre les 20%», fait ressortir Rocky Forget. Le chiffre d’affaires du groupe LFL tourne autour de Rs 2 milliards.
Matières premières en baisse
LFL est implantée à Madagascar depuis plus de dix ans. Son unité de production principale là-bas se trouve à proximité d’Ivato. Elle dispose également de deux unités de production dans les régions de Diego et de Tamatave, et bientôt une troisième à Tuléar. Les usines à Madagascar représentent une superficie d’environ 20 000 m2et la production s’élève à 35 000 tonnes. L’entreprise emploie 180 personnes à Maurice et 140 personnes à Madagascar. «Notre capacité de production tourne autour de 500 tonnes d’aliments quotidiennement et notre capacité de livraison, assurée par cinq camions de livraison en vrac, se chiffre à 250 tonnes par jour. Notre capacité de stockage de matières premières se situe autour de 27 000 tonnes. Ce stock important est nécessaire, afin de garantir une sécurité d’approvisionnement à nos clients», précise Rocky Forget.
Par ailleurs, grâce à une bonne récolte en Amérique du Nord et en Amérique du Sud, les prix des matières premières entrant dans la fabrication d’aliments pour ce marché connaissent une tendance à la baisse. Toutefois, il faut savoir que c’est un marché instable. À titre d’exemple, entre juillet et décembre 2014, les prix étaient en hausse. Il faut également noter que l’appréciation du dollar de 20 % face à la roupie en un an a grandement atténué l’effet de la baisse en 2015.
Jocelyn Fanchette, Managing Director de Meaders Feeds, préciseque «généralement la production d’aliments pour animaux est principalement composée de matières premières telles que le maïs, les tourteaux de soja, le son de blé, l’huile, la mélasse et les vitamines et minéraux.» Le maïs et les tourteaux de soja représentent à eux seuls plus de 70 % de la nourriture produite.
Meaders Feeds a fêté ses vingt ans en 2014. Les marques de produits proposés sont :MeadBRO (pour du poulet de chair), MeadLAY (pour poulespondeuses), MeadRUM (pour bovins&vacheslaitières), MeadPLUS (pour poulets, canards, dindons, oiseaux, lapins, tortues, poissons et camarons), MeadPIG (pour porcs), MeadLick (pour ruminants), Chewli (pour chiens), Ti-Chewli (pour chiots), Croq’Dog (pour chiens) et Meaders Ti-Paké (tous les aliments en petit sachet de 5 kg).
Avec ses matières premières importées de l’Amérique du Sud, de l’Afrique, de l’Europe et de l’Asie, l’entreprise a réalisé une production de 85 000 tonnes en 2014 et s’attend à une hausse pour 2015. À noter que l’usine de production fait 18 852 m2.«Pour l’année financière se terminant le 30 juin 2015, notre chiffre d’affaires s’élève à Rs 1,18 milliard. Un chiffre qui est en hausse comparé à l’année précédente», fait remarquer Jocelyn Fanchette. «En 2013, Meaders Feeds a mis en place une deuxième ligne de production qui a nécessité un investissement de Rs 120 millions. Et en 2015, nous investissons plus de Rs 120 millions dans des unités de stockage de matières premières», ajoute-t-il. L’entreprise a une capacité de stockage de 26 000 tonnes métriques pour les matières premières et de 2 000 tonnes métriques pour les produits finis, dont 500 tonnes métriques pour le vrac.
Les produits de Meaders Feeds sont exportés vers le Mozambique, Rodrigues, les Seychelles, les Comores, Mayotte, l’île de la Réunion et Madagascar. Les exportations concernent principalement le marché de la volaille, à l’exception de l’île de la Réunion, vers laquelle l’entreprise n’exporte que les matières premières. Meaders Feeds a tout récemment lancé une subsidiaire aux Seychelles sous le nom de Meaders (Seychelles) Ltd. «L’exportation représente 15 % de notre chiffre d’affaires. C’est un chiffre qui est appelé à augmenter car nous avons comme vision de nous tourner vers l’Afrique de l’Est. Nous avons déjà effectué des missions de prospection en Zambie et au Mozambique, et nous ciblons aussi le Kenya et la Tanzanie», annonce Jocelyn Fanchette.
Le petfood en pleine croissance
Ce secteur regroupe également l’alimentation pour les animaux domestiques. Rocky Forget fait remarquer que ce segment est en pleine croissance. Il n’y a qu’à voir les linéaires des supermarchés qui ne font que s’allonger. C’est aussi un secteur où il y a une grande compétition, avec des produits importés de qualité très variable.
«Les dépenses des Mauriciens pour les animaux domestiques sont en hausse et l’alimentation n’y échappe pas. Les Mauriciens accordent de plus en plus de l’importance à ce que consomment leurs animaux de compagnie en assurant leur alimentation avec des produits sains et équilibrés. Le rôle du chien a évolué de chien de garde à celui de membre de la famille. Pour cela, ils sont prêts à dépenser dans l’achat de tels produits», indique Jocelyn Fanchette.
Avec des recettes à base de bœuf, de poulet, d’agneau, de saumon, présentées en mousse, en boulette, en pâtés élaborées ou en croquette, les marques rivalisent d’idées pour conquérir le marché d’aliments pour chiens et chats. Le marché des produits pour animaux de compagnie, qui englobe à la fois la partie alimentation animale et les aliments complémentaires ainsi que les accessoires, se porte bien également.
«À Maurice, nous pensons généralement bien faire en donnant à notre chien les restes de table, mais les besoins des chiens sont bien différents des nôtres. Le ‘pet food’ est conçu pour répondre spécifiquement aux besoins des animaux. Nous notons que de plus en plus de Mauriciens préfèrent utiliser les aliments secs car en plus d’offrir un repas équilibré à leurs chiens, le produit sec a l’avantage d’être très facile à utiliser – nul besoin de le faire cuire dans du riz, etc. – et se conserve sur de longues périodes», note Rocky Forget.
Dans ce segment, le lancement de produits est de plus en plus ciblé. Qu’il s’agisse des chiens ou des chats, les fabricants orientent le développement de l’offre en fonction de la taille de l’animal, de son âge, de son style de vie. À l’image de Ti-chewli, un aliment nutritionnellement complet qui aide à la bonne croissance et la bonne condition physique des chiots. Ou encore Waggo, qui se positionne en aliment de très haute qualité, spécialement apprécié des éleveurs et des clients les plus soucieux de la nutrition de leur chien.
«Les Mauriciens consacrent effectivement un budget plus conséquent aux animaux domestiques depuis quelques années. L’évolution de notre société inclut un meilleur traitement des animaux, un investissement onéreux dans l’achat d’une race exotique, une plus grande disponibilité des marques de prestige pour l’aliment animalier et les accessoires. Les propriétaires ont aussi compris l’importance d’une bonne hygiène alimentaire pour leurs animaux», souligne, pour sa part, Del Ghurburrun, Managing Director d’Animalia.
Source: Business Magazine No. - 1200 - du Mercredi 9 Septembre 2015 au Mardi 15 Septembre 2015
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